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27 mai 2006 6 27 /05 /mai /2006 16:42

 Century Media / 2000

      Des groupes de death, il en existe un paquet, tout le monde s'accordera à le dire. A partir de là, difficile de se démarquer et d'attirer l'attention, à moins d'être précurseur (ex: Carcass), novateur (Cephalic Carnage, Coprofago), respecté (Morbid Angel, Cannibal Corpse), plus extrème que les autres (Hate Eternal, Mortician), plus doué (Death), plus charismatique (Six Feet Under) ou encore plus technique (Necrophagist). Ce 3 titres sorti par la dream team de Bloodbath s'apparente en fait un peu à toutes ces catégories, et a su apporter un véritable renouveau au genre en magnifiant ce qui avait fait son succès jusque-là. Une fois n'est pas coutume, c'est le morceau inaugural (éponyme) qui crève l'écran; énorme voix, riffs cartons, breaks malsains, accélérations meurtrières, on n'est pas trompé sur la marchandise et ça envoie du gros à tous les étages. Avec un son de gratte comme on en espérait plus depuis les premiers Dismember, "scie-sauteuse style", et des compos agencées avec un savoir-faire et un feeling incomparables, Bloodbath (c'est-à-dire les légendaires Dan Swanö et Mikael Äerfeldt, plus des membres de Katatonia) injecte à l'époque, en tout juste 13 minutes, un death metal bien old school salvateur dans lequel on retrouve tout ce qui a pu faire le succès du métal de la mort (scandinave essentiellement) bien direct du début des années 90. Les 2e et 3e morceaux, s'ils s'avèrent moins marquants que Breeding death (mais l'entreprise était ardue), restent deux pains dans le crâne à éviter un lendemain de cuite. Quant aux covers (celle de l'album et celle du cd), elles sont somptueuses (dans leur style!) et complètent parfaitement l'atmosphère old school dont se réclame ouvertement le groupe. Resurrection through carnage et Nightmares made flesh, les deux albums qui succédèrent à ce mini-cd, sont ensuite venus confirmer la qualité et la personnalité plutôt uniques de ce projet, dont on espère une nouvelle sortie le plus tôt possible. En attendant, vous avez toujours le choix entre les deux skeuds que nous venons d'évoquer, les derniers Katatonia, excellents, la discographie récente de la "team" Akerfeldt, Opeth (il y a de quoi faire!), et les dernières incarnations de l'inspiration de Dan SwanÖ (l'album "Moontower", le groupe Nightingale, etc). Et si vous ne jurez que par le old school, rien ne vous empêche de vous replonger dans "Brave murder day", "Morningrise" ou "Crimson". Cependant, n'oubliez pas le petit dernier de la bande, notamment ce premier mini et son fabuleux 1er morceau. "Breeding deeeeeeath!!"

www.bloodbath.biz urrection Through C

 

 

 

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14 mai 2006 7 14 /05 /mai /2006 23:04

 Displeased Records / 1995

     Aaaah, Solar lovers... C'est certain, on n'est pas en train de parler de Mortician, que personne ne soit dupe. Si vous avez entr'aperçu l'expression "voix death" dans cet article et que vous vous êtes précipité, avide de chair fraîche et de sang, il va falloir revoir vos ambitions à la baisse... Et ce plutôt deux fois qu'une (rassurez-vous néanmoins, ce n'est que partie remise). Ce que Celestial Season nous propose en 1995 avec ce 2ème album, c'est un doom death extrêmement subtil, racé, ultra mélancolique, novateur, bref... Inoubliable! Ces néerlandais, désormais malheureusement séparés, ont quand même eu le temps avant leur split de sortir 5 albums, plus d'autres sorties comme le légendaire EP Sonic orb que je n'ai pas entendu depuis presque 10 ans mais qui m'avait mis une claque inoubliable à l'époque, et qui m'avait accessoirement fait me familiariser avec ce nom qui allait me marquer considérablement: Celestial Season. Du death doom de ses débuts (Forever scarlet passion) au stoner psyché pratiqué sur Orange et vraisemblablement sur ses deux derniers efforts (c'est comme ça qu'on dit hein) (y'a "opus" que j'aime bien aussi), Chrome et Lunchbox dialogues, le groupe a vu sa musique se métamorphoser de façon importante mais a toujours réussi à marquer les esprits. En ce qui nous concerne ici, ce qui est remarquable dans Solar lovers est que les morceaux qui le composent font office d'instantanés montrant un groupe s'éloignant de l'obscurité de ses débuts mais pas encore parvenu au côté plus rock'n roll d'Orange. Le résultat de cette mutation inachevée: un doom lancinant avec de pures mélodies et un son (de gratte notamment) assez hallucinant, parsemé de magnifiques passages de violon, mais dont la voix bien gutturale nous rappelle que les abysses n'ont pas encore été totalement délaissées. A ne pas mettre entre toutes les oreilles pendant une certaine partie de l'année (si vous n'avez pas le moral un 20 novembre bien brumeux, je vous le déconseille pour égayer votre soirée), Solar lovers est un album intemporel qui possède ce je-ne-sais-quoi de magique, qui fait qu'on le retient plus qu'un autre... Peut-être cela vient-il de sa formidable reprise du "Vienna" du groupe Ultravox (également repris par Clawfinger plus récemment), du gros son de guitare bien rock mais bien gras, plutôt atypique dans ce style musical mais parfaitement bienvenu, ou encore tout simplement de la qualité impressionnante des compos. Un disque magistral pour un groupe à part, qui n'allait pas s'en tenir là au niveau surprises, avec notamment  un Orange des familles, dont l'un des seuls dénominateurs communs avec son prédecesseur s'avère être, sans surprise cette fois-ci, la classe.

http://www.zenial.nl/html/celestia.htm

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14 mai 2006 7 14 /05 /mai /2006 16:40

 Autoproduction / 1999

     Groupe très prometteur dont les qualités n'avaient pas échappé à la presse spécialisée (Hard'n Heavy l'avait placé au rang des meilleurs espoirs français en 2002), Aeons est un pur produit de la scène métal nordiste, avec tout ce que cela peut induire d'aptitude à innover et à surprendre. Ce qu'ils ont pu démontrer avec Supergreen, leur 1e album sorti en 2OO2), les membres d'Aeons l'avaient largement fait entrevoir avec Hegire, leur 1e démo 3 titres (1999). Rien que le morceau inaugural, "One step travel", constitue un magnifique pavé de 5 mns, où l'on s'en prend plein la tête, et qui donne à cette démo un aspect collector mais surtout indispensable puisqu'il ne figure pas dans Supergreen. Véritable morceau d'anthologie, "One step travel" est comme son nom l'indique un véritable voyage,  à la fois rageur et onirique, alternant déferlante de riffs forçant le headbanging et passages mid tempo permettant au morceau de s'aérer quelque peu, tout en mettant en valeur les parties plus déchaînées. A cela s'ajoute un clavier conférant un aspect électro qui sied parfaitement au reste, et qui contribue largement à l'ambiance futuriste du tout, qui est également façonnée par certains effets sur la voix. Au niveau de celle-ci, le chanteur oscille entre parties death à la Stéphane Buriez et parties en voix claire, le mélange s'avérant très efficace, d'autant plus que le 3e aspect décrit auparavant, les plans avec effets, s'intercalent parfaitement dans l'ensemble. Le résultat est remarquable, on pense globalement à Loudblast ou SUP pour les influences (rien d'étonnant pour un groupe basé à Dunkerque) mais, au niveau du résultat même, on peut par exemple rapprocher "OST" d'un autre morceau d'anthologie, "Mirror's paradise" de Kovenant (dans Animatronic): même éclectisme, même diversité, même changements de tempo, même variations déroutantes dans la voix, et donc même conséquence, un air qui reste dans la tête sans arrêt. Ceci dit, Aeons est largement assez créatif pour que l'on le considère comme géniteur de sa propre musique, personnelle et inventive! Pour ma part, si je devais partir sur une île déserte avec une compil d'une vingtaine de titres, ce morceau y trouverait sa place sans problème! Les choses se poursuivent dans le même esprit avec "Djihad" (que l'on retrouve dans Supergreen, dans une version un peu remaniée), qui déboule tel un rouleau compresseur grâce à la double d'Arnaud (SALUT ARNAUD!!!) et à un riff une nouvelle fois très efficace. A l'instar du premier morceau, "Djihad" est très entraînant grâce à des lignes mélodiques très judicieuses, des rythmiques puissantes et un chant versatile à souhait. Je crois me rappeler que le groupe appréciait beaucoup un groupe comme The Gathering, et à écouter la fin de "Djihad" il ne fait aucun doute que l'évolution des néerlandais n'a pu que le ravir. En effet, ce 2e morceau se conclut par une partie très atmosphérique, annonciatrice de la teneur du 3e et dernier morceau d'Hegire, pièce de 6 mns pendant lesquelles se développe une ambiance très calme, très éthérée, envoûtante et hypnotique, où l'on ne retrouve aucune attaque frontale, aucun cri, aucun riff dévastateur. Témoin des facultés d'Aeons à maîtriser son sujet, "Alcyone 8" est également la démonstration de l'éclectisme du groupe et de la diversité de son orientation musicale. Supergreen confirmera en 2002 cette alternance entre agressivité et sérénité, pour un résultat encore une fois très probant.

Verdict: énorme! On attend la suite, apparemment plus ou moins imminente, avec impatience.

http://aeonside.free.fr/

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