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13 décembre 2016 2 13 /12 /décembre /2016 23:24
THE BOTTLE DOOM LAZY BAND-'Lost'n'Drunk'

 

EMANES METAL RECORDS/ 2015

 

Un passage dans le Poitou avec l'une des références du doom français The Bottle Doom Lazy Band. Déjà 11 ans qu'ils sont actifs et ils proposent cet album sorti en 2015 sous la bannière du très bon label nordiste Emanes Metal Records.

 

Une fois la lecture de l'album lancée, tout amateur de doom traditionnel aura le sourire et cette furieuse envie d'aller s'en chercher une au frigo se fera inévitable.

Le groupe balance lourdement ces ondes enivrantes et enfumées par ces morceaux massifs telle une quinzaine de fûts de vin, mais aux effets planants et euphorisants.

 

C'est « Smiling Tomb » qui ouvre l'orgie sur une tonalité sombre et Sabbathesque, le chant de Ben est fidèle à lui même ; théâtral et incantatoire, puis le rythme tenu par Guyome de Pulmonary Fibrosis (dont nous reparlerons prochainement) est lourd à souhait.

Les riffs de grattes sont également une force du groupe avec la rythmique hypnotique, les soli qui agissent sur le cerveau comme l'atteinte de votre pic d'alcoolémie avec cette wah wah et cette basse fuzz qui tourbillonnent de façon éthérée.

Le rythme s'accélère et les temps marquent un groove très efficace. On remarquera déjà chez The Bottle Doom Lazy Band cette force à monter en puissance de manière progressive.

 

Nous évoquions ci dessus le terme 'traditionnel' en parlant du doom joué par les poitevins, cet adjectif est on ne peut plus approprié à « Welcome to the nearest grave » où retentit le son entêtant de la cornemuse.

Ses notes mélancoliques introduisent et guident même ce titre où les guitares se font planantes, distordues et où la wah wah injecte une sérieuse dose de psychédélisme et le chant poursuit son office.

Folklorique et enfumé, ce titre laisse petit à petit la brume s'installer dans votre cerveau.

 

L'hécatombe continue avec « Lost'n'drunk » et ce voyage solitaire au cœur de l'éthylisme se fait hypnotique par cette ambiance aussi oppressante que cradingue et le groove vient ensuite endiabler l'auditeur.

Dansant, boogie aux soli seventies : la formule prend très bien et l'on se fait aisément happer par cette machine en marche.

Le titre allie parfaitement l'occulte et sombre au plus festif et les effets seconds n'en sont que plus appréciables.

 

Le down tempo poursuit son méfait sur « Endless Crusade » fidèle aux titres antérieurs avec toujours ce labyrinthe sombre aux riffs répétitifs qui relèvent de la sorcellerie et toujours ce chant qui oue énormément dans la touche personnelle de TBDLB.

Le titre prend aux tripes d'un point de vue tant musical que vocal, un peu à la manière du dernier whisky que vous vous êtes enfilé à 5h du mat' : il vous chamboule l'intérieur prenant soin de vous importuner le cerveau.

 

« Too old » vrombit dès son départ tel un moteur qui se met progressivement en route et le titre possède une puissance accrocheuse.

Les riffs vous resteront forcément en tête mais ils vous pousseront aussi à headbanguer tout en planant.

Le morceau est tant lourd que psychédélique et le final assomme d'autant plus de par cette rythmique qui balance massivement un côté percutant usant de la double pédale avec hargne.

 

C'est donc « Practice a last rite » qui viendra vous achever de manière épique et intrigante sur son départ et au fur et à mesure du titre, c'est un véritable tourbillon qui vous emporte, impuissant, au fond du gouffre et dans sa noirceur abyssale.

Bien poisseux, lugubre, avec toujours des soli qui agiront sur vous tel un buvard gobé par inadvertance.

Les dissonances ne vous laisseront pas indemne, la basse,quant à elle, vous aura soigneusement englobé le cerveau après que ses vibrations vous auront fait imploser.

Une belle embuscade en guise de titre final, un belle façon de vous laisser sur le carreau froid et humide, la bile vous dégoulinant sur la joue.

 

Un bien bon album proposé par le combo poitevin, une belle excursion dionysiaque, du doom traditionnel dans son plus beau costume qui rendra heureux les adorateurs du style qui se doivent donc de posséder cette galette dans leur musicothèque.

 

Hugh Grunt

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