Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 18:18

new-4607_sm.jpg

 

2013/Pelagic Records

 

Et un nouveau Terminator endorsé par Pelagic, un ! Voici le nouveau mastodonte apocalyptique du label allemand, un cyclone sévissant quelque part entre sludge et post-hardcore et qui bénéficie d'une aura maximale au vu des antécédents de son géniteur, qui n'est autre que Thomas Liljedahl, chanteur des mythiques Breach, responsable intégral des compos de The old Wind (au sein duquel il tient le micro et la guitare... Oui oui le Suédois est ambidextre) et rejoints ici par deux autres de ses anciens collègues à la basse et à la gratte, la 3e gratte étant assurée par Robin Staps (fondateur de The Ocean, ainsi que de Pelagic Records, et fan inconditionnel de Breach) ; le groupe est par ailleurs complété par le batteur Karl Daniel Lide'n, également responsable du projet Vaka, qui après vérification et investigation plus poussée semble mériter la plus haute attention (post-metal avec piano... Testez « I of Everything », vous ne serez pas déçus!). Bref, The old Wind a tout du all-star band, et tient pleinement son rang au vu de la qualité des six pavés lancés dans ma vitrine ce matin par ces hooligans suédois cagoulés (et leur acolyte allemand qui faisait le guet à quelques mètres de là).
Le sludge est un style qui n'est pas à la portée du premier venu, et il m'a d'ailleurs fallu bien des péripéties, au fil des années, pour que mes oreilles daignent accepter de supporter ses effluves plus de 30 ou 40 secondes. Si je ne suis pas encore tout à fait rompu à des exercices diaboliques comme l'écoute de la discographie complète d'Eyehategod ou d'Iron Monkey, je suis devenu avec le temps un grand fan de formations ayant pris soin d'ajouter un minimum de vaseline quand ils soignent votre popotin avec une poignée de graviers, les almighty Crowbar étant à mon sens les chefs de file de ces brutes « sanguinaires mais pas trop ». C'est ici à cette seconde catégorie d'assassins que nous avons affaire : des gentlemen qui prennent un malin plaisir à vous torturer à coups de vocaux de petits baigneurs du Styx et d'ambiances à décapiter des boucs mais à le faire en vous prodiguant moults massages enivrants et en vous délectant d'Irish Coffee et d'After Eight.
Feast on your Gone est ainsi un mélange de beauté malsaine et de sulfureuse lourdeur, qui se tient prêt à vous submerger sans toutefois vous noyer. Le rythme, jamais soutenu, mais jamais pachydermique non plus, vous permet de vous plonger dans l'ambiance la tête la première en vous délectant des atmosphères propagées avec rage et savoir-faire, sans avoir la tête comme une passoire en raison d'une trop grande vélocité, ou être pris de baillements compulsifs en ne rêvant que d'une chose, zapper ce riff de 22 minutes pour découvrir si l'herbe est plus verte au titre suivant. Ce mid-tempo perpétuel sert en effet à merveille les six morceaux au son écrasant, aux lignes de guitare cisaillées, au chant possédé et vindicatif, faisant de FOYG la bande-son d'une magnifique balade à la fois emprunte de noirceur et d'énergie positive (malgré la teneur pour le moins grave des paroles).  Une fois n'est pas coutume, bien malin qui pourrait dégager une chanson du lot pour en faire le porte-étendard, la vitrine de cet album, l'ensemble se tenant à merveille et faisant émaner une impression de parfaite homogénéité. A ce titre, la cadence extrêmement régulière vient apporter de l'eau à notre moulin : impossible de préférer ce brulôt ultra-rapide ou ce titre mystique hyper-lent, la star ici, c'est le skeud dans son entièreté, rien ne vient entâcher l'impression d'ensemble, rien ne vient ternir le sentiment général de réussite, la sensation d'excellente, ce côté intouchable qu'on ne peut que se résoudre à accepter tant Feast on your Gone s'apparente à une œuvre, tout simplement, et non à une succession de morceaux destinée à former un album par la grâce de Dieu, en espérant que ça passe, que ces titres cohabitent avec bonheur, plus par hasard qu'intentionnellement. Une œuvre, donc, qui ne se connaît aucun rival, qui soutient la comparaison avec n'importe quelle référence du genre, et même au-delà, qui ne saurait reconnaître la supériorité d'aucune d'entre elles, la faute à une expérience trop prégnante du géniteur de ce projet (et de ses comparses) appelé à devenir culte, à une aura trop développée, mais aussi à une science de la composition rarement observée et à une propension naturelle à exprimer ses sentiments sur le fil du rasoir, le tout avec ce qui ressemble fort à une aisance déconcertante et, last but not least, avec une simplicité qui force l'admiration. En une grosse demi-heure, Liljedahl et The old Wind assoient leur monde et forcent le passage de ce dernier directement vers les sommets. J'ai arrêté de miser de l'argent depuis belle lurette mais si je devais le faire aujourd'hui, je lâcherais sans sourciller quelques billets pour parier que vous aurez toutes les peines du monde pour trouver un observateur plus ou moins avisé disant du mal de Feast on your Gone de quelque façon que ce soit...

https://www.facebook.com/Theoldwind 

http://pelagic-records.com/

Partager cet article
Repost0

commentaires