Listenable Records/2010
Arpentant les sentiers du metal extrême depuis près de 20 ans, Hate nous propose ici son nouvel album répondant au nom d’Erebos. Inutile de préciser donc que le groupe n’en est pas à ses débuts et qu’il aura su au fil des années faire évoluer son style au fil des albums. Je reste notamment sur la très bonne impression que m’avait faite Morphosis que je m’étais procuré à l’époque. Issus de Pologne, le groupe a su se forger une réputation de leader de la scène au côté de groupes comme Decapitated, Behemoth et Vader pour ne nommer qu’eux.
Hate nous offre donc un death metal toujours aussi brutal et teinté de black en l’espace d’une intro et de neuf titres.
Cette intro mêlant ambiance dissonante et guitare acoustique au ton un peu oriental vient mettre en appétit l’auditeur qui ressentira la montée poindre avant de se prendre une décharge mêlant agressivité, mélodies et néanmoins un certain groove sur certains morceaux qui viendra trancher un peu les ambiances brutales. « Lux Aeterna » s’avère d’ailleurs être le titre clef pour venir suivre cette intro et démarrer le carnage offert par l’album.
Jeu de batterie complètement bien maîtrisé, contre temps et voix death assez grave aux paroles compréhensibles et mélodies incisives bien ficelées. On notera que la production est excellente et que le son vaut son sacré pesant de cacahuètes. Que dis je ? De pépites !
On pourra certes avoir l’oreille qui tilte un peu, on pourra, oui, l’espace d’un instant vérifier le nom du groupe sur le boîtier du cd pour voir si nous n’écoutons pas un album de Behemoth. La ressemblance y est bien, je vous l’accorde. Ce serait le seul point a reprocher à cet opus d’ailleurs. Ceci dit, nous pourrons au cours de cet album apprécier le jeu technique offert par le groupe puis la violence qui se dégage de cet album.
Fans de blast beats, croyez moi, vous en aurez pour votre grade. Ceci dit, le groupe ne se cantonne pas qu’à vous en mettre plein la tronche. Hate varie les ambiances et cela fait leur force. Je pense notamment à un titre comme « Quintessence Of Higher Suffering » au rythme très mid-tempo avec par moment des accents presque gojiresques. Une ambiance bien malsaine ressort de ce titre d’ailleurs, preuve étant que la brutalité n’est pas forcément nécessaire à peindre une atmosphère ‘pesante’ : riffs et rythmes saccadés et vociférations bien lourdes.
La présence d'éléments indus venant appuyer certaines parties un peu black est aussi l’une des forces de l’album ceci apportant une ambiance encore plus néfaste aux compositions, notamment sur « Hexagony » et « Wrists » pour ne citer que ceux là.
Un titre comme « Transsubstance » possède aussi son ambiance bien à lui. Une rythmique presque lancinante, presque doom avec un côté rythmique aussi légèrement martial parvient à venir apporter un certain interlude apaisant à Erebos.
Avec Erebos, Hate nous présente donc un album riche en riffs catchy, avec une rythmique offerte par une déferlante double pédale de tous les diables, et ce chant bien hargneux. Un très bon mélange de death aux mélodies et solis efficaces, de black métal haineux teinté de nappes industrielles renforçant le côté diabolique des compositions. Comme précisé ci-dessus, bon nombre d’auditeurs risquent de faire un rapprochement avec leurs collègues de Behemoth, et c’est le seul reproche qui pourrait être fait à cet album qui s’avère au final très efficace.
http://www.myspace.com/hatepoland