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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 10:59

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2013/Listenable Records

 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que sur le papier, l'"Expérience Omega" en jette. Jugez plutôt: une réputation de techniciens hors pair, un rattachement à la mouvance djent et des influences aussi variées qu'impressionnantes (Devin Townsend, Dream Theater, Pink Floyd, Meshuggah, Patton, Shai Hulud, Textures, Fear Fac...) qui pourraient ne rien vouloir dire mais qui ici sont à prendre très au sérieux. Ambitieux programme s'il en est. Les premiers éléments qui sautent aux oreilles quand "Gift" surgit des enceintes sont justement la maîtrise implacable des zikos, leur niveau absolument déconcertant et le fait que toutes les influences pré-citées planent effectivement sur ce qu'il nous est donné d'entendre mais sans porter le moins du monde atteinte à l'intégrité artistique de The Omega Experiment et sans occulter l'intime conviction que toutes ces références ont été parfaitement digérées et ne servent plus ici que de point de départ à une pure création. Cette dernière tire ainsi son essence de la capacité de la bande à Portnoy à développer de longues plages éthérées sur fond de déferlement de notes ou de claviers virtuoses, de celle du Floyd à faire de même avec un minimum de notes, de l'aptitude de Townsend à instaurer des atmosphères planantes non dénuées néanmoins de passages à l'offensive ultra-efficaces, du goût de Patton pour les expérimentations les plus inattendues, de l'affection portée par Textures aux changements de structure destructeurs ou encore de la manie de Meshuggah à pondre des riffs aussi alambiqués qu'efficaces, sans oublier bien entendu le talent des géniaux géniteurs de TOE qui ont su utiliser ce riche background au profit d'une oeuvre assurément unique et tournée vers l'avenir. Le choix des titres n'a vraisemblablement pas été laissé au hasard: alors que les sept minutes de "Furor" vous apporteront l'irréfutable preuve de la grande force de frappe des Américains, les deux minutes de "Bliss" qui leur succèdent emmènent l'auditeur encore sous le choc vers une planète parallèle pour se remettre tranquillement; on ne saurait d'ailleurs que trop lui conseiller d'en profiter, car les huit minutes suivantes referont partir le malheureux quidam dans des sphères hautement improbables, où l'inspiration des créateurs et la brillance des musiciens éclaboussent littéralement le pauvre pélerin trimballé de salves meurtrières à des plages paradisiaques sans même avoir le temps de dire "Balancez-moi ce foutu skeud par la fenêtre!" Les vocaux sont tout aussi réussis que le reste: généralement clairs, ils se muent à quelques occasions ponctuelles en instruments du mal, pour étayer le propos des plans -largement minoritaires- portés sur la violence. Des samples viennent également étoffer l'incroyable mixture, dans une veine similaire à ceux utilisés par Fear Factory sur Obsolete (Remember "Timelessness"). N'en jetons plus: si vous êtes amateurs de métal progressif, ce premier album éponyme est une claque monstrueuse, et si vous ne l'êtes pas, vous serez quand même sacrément scotché, tout en pestant sur l'utilisation de la voix claire à outrance et sur la longueur de certains plans, étirés/éthérés à souhait. Si vous faites partie de la seconde catégorie, je ne saurai que trop vous conseiller d'aborder la musique de TOE (non, pas sur la pointe des pieds, on est sérieux là) par les pavés que constituent "Furor" et "Karma", puis de vous hasarder sur le magnifique "Gift" inaugural, peut-être moins à-même de convertir les agités de tous bords à l'univers de ces aliens du Michigan. Des aliens qui, de toute évidence, sont appelés à devenir énormes, comme leur illustre prédécesseur cher à Sigourney Weaver ou comme un autre extra-terrestre de renom, peut-être un peu moins irréel celui-ci (et encore), à savoir leur incontestable parrain dans tous les sens du terme, né sur une terre fertile en précurseurs (Gorguts, Obliveon, Voivod) : Devin Townsend.

 

www.facebook.com/theomegaexperiment

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