Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 décembre 2006 3 27 /12 /décembre /2006 22:01

Musea Records / 2006

Dans la famille "Barréfromfrance", je demande ceux qui ajoutent un petit côté "Orchestre du Splendid" à leur métal déjà bien déjanté qui n'avait pas besoin de ça, croyez-moi. Au risque de me répèter, je vous demanderai également de me croire si je vous dis d'entrée de jeu -oui, on jouera à Alfred Hitchcock (quelqu'un qui soit dit en passant a bien fait de ne pas naître français au vu de son tendancieux patronyme) plus tard- qu'une fois de plus, le tout sonne incroyablement bien, puissant, varié, original, bref, la totale, ils ont même eu le bon goût de ne pas oublier les cacahuètes pour faire passer l'ensemble comme une lettre à (René) Lacoste. Et ils ont un nom, ces fantaisistes? Sebkha-Chott, il paraît. Nous voilà bien avancés... N'empêche, avec ce mélange de... euh, beaucoup de choses en fait, ce disque nous envoie au tapis avec son extraordinaire éclectisme et la façon peu commune dont cet éclectisme parvient à se matérialiser concrètement en une musique évidemment riche, ultra-diversifiée, une mosaïque d'influences parfaitement digérées qui permet à l'auditeur d'aller de surprise en surprise et d'en vouloir toujours plus, tout en se demandant ce que ce groupe peut bien encore lui réserver -cette fois éventuellement, nous pouvons nous permettre d'évoquer notre ami Alfred (et son sexe qui le démange) pour ce qui est du suspense. Dans la horde -bienvenue!- de groupes novateurs qu'il nous est donné d'entendre ces derniers temps, la particularité majeure qui peut être dégagée s'avère être, outre le découpage en 48 plages -ha ha ha désolé pour cette auto-esclaffade mais je viens de me rendre compte que chacune commence par un nom de plage, ce qui nous donne quand même un morceau 36 dont le nom commence par "Berck/Plage"!!!- pour un total d'un peu moins de 70 minutes, la prédominance du chant en français, avec un grand nombre de parties de chant lyriques, assez captivantes car majestueusement effectuées et s'inscrivant dans un véritable schéma narratif dont la logique, pas forcément évidente aux premiers abords, se dessine naturellement au fur et à mesure que la folie musicale de Sebkha-Chott nous emporte. Nous voilà donc face à face avec un drôle de disque, au sein duquel cette véritable fanfare mélange avec bonheur métal (du bien plombé à l'extrême arrache-tête), musique espagnole, variété française (enfin... pas n'importe laquelle!), reggae, salsa, jazz, disco et autres (je ne vais pas tout vous dire, non madame je ne fais pas partie de cette famille qui raconte la fin du Sixième Sens ou qui vous donne le score du match que vous avez enregistré, je laisse de la place pour l'imagination et la découverte, moâ), pour le bonheur de l'auditeur si celui-ci aime être bousculé, chahuté, que dis-je, brinquebalé d'un point à un autre sans ménagement. "Le chemin le plus court entre deux points est la ligne droite?" Pfff... Rangez-moi ça au placard, ce genre de formule n'a pas sa place dans le monde d'entertainers tels que les Sebkha-Chott!! Premièrement, pour joindre un point A et un point B, eux préfèrent passer par tous les autres points de l'alphabet (plus les signes de ponctuation, tiens ça vous fera les pieds!) Deuxièmement, cette troupe de l'au-delà (des frontières musicales) ne cherche pas à faire court de toute façon, elle semble tellement s'éclater à nous divertir et à partir dans ses délires musicaux qu'elle pourrait, a-t-on l'impression, jouer inlassablement pendant des heures et des heures. Seulement, ce doit être épuisant, physiquement mais aussi (surtout?) nerveusement! Très théâtrale, l'entité qui nous propose cette bonne heure de détente (?) se compose de huit membres et ne demande assurément qu'à être vue en live pour se rendre compte de l'ampleur du mal qui les frappe et de la maestria de leur démarche. Que reste-t-il à ces pourvoyeurs de "Mekanik Metal Disco" à obtenir pour arriver au stade de leurs glorieux aînés Zappa, Magma, Mr Bungle, Fantômas ou Fishbone? A part la gloire, justement, difficile de dire. Toujours est-il que le jour du Jugement Dernier, si vous voulez partir sur une bande-son appropriée mais pas forcément glauque, ne vous y trompez pas, inutile de chercher plus loin: on la tient bel et bien, notre véritable Salsa du Démon!

www.sebkhachott.net

Partager cet article
Repost0

commentaires